Architecte et Urbaniste, Docteur en Anthropologie Social et Ethnologie

PHILOSOPHIE

Nous vivons dans un monde où il y a de plus en plus de bruit. J'entends par bruit la dissonance du monde qui fait que nous ne pouvons et, il me semble, ne trouvons plus intérêt à penser ce qui nous entoure comme faisant partie d'un tout.

Nous sentons tous le désir de faire entendre notre petite voix, comme si elle serait ou devrait être unique, et ce concert disarmonique de petites voix n'est plus la voix accordée du monde des hommes, et d'autant moins le reflet de la musique des sphères, ce n'est qu'un bruit gigantesque dans lequel tout le monde parle et plus personne n'écoute.

Certains le mettront au compte de l'individualisme né du culte de l'individu de la société moderne. C'est un phénomène assez récent, résultat de la disparition de la société traditionnelle.

L'architecture participe à cela: elle est bruit, quand elle devrait être silence. Le mépris pour l'environnement, l'urbanisme chaotique de nos villes où chaque maison doit être différente car ce que l'on cherche c'est surtout l'originalité à tout prix participe au bruit du monde, quand on devrait chercher l'apaiser.

Je rêve d'une maison qui pouvait se fondre dans son milieu jusqu'à disparaître, ne laissant à ses maîtres qu'un lieu vierge d'où regarder le lever et le coucher du soleil, les étoiles dans la noir nuit, écouter le bruissement des arbres et des vagues de la mer proche. En silence.